Homélie de Père Panagiotis
Nous avons, nous aussi, abordé ce thème à plusieurs reprises, nous en avons discuté, et nous avons écrit également à ce propos.
Mais nous ne nous lasserons pas d'en parler car il n'existe en vérité rien de plus important que le fait d'être unis, de former un seul corps, d'avoir la même foi et les mêmes convictions, tout ce la dans un esprit de fraternité.
En ce qui concerne l'importance que revêt l'unité dans l'Église, qui sans cette unité ne pourrait subsister, nous voyons dans la prière sacerdotale du Christ, où le fondateur de l'Église s'adressant cinq fois au Père céleste demande dans ses prières l'unité des chrétiens "ἵνα ὦσιν ἕν" (qu'ils soient un).
Cette unité de l'Église est la manifestation de la Sainte Trinité parmi les hommes en Église. De même qu'un Dieu un ne peut se diviser car il existe une unité absolue entre les personnes de la Sainte Trinité, ainsi les chrétiens ne peuvent se diviser entre eux tout en affirmant appartenir à l'Église. C'est pourquoi considérant que le plus grand bien dans l'Église est l'unité, le plus grand est la division et le schisme. Un tel mal, déclare Jean Chrysostome, même le sang du martyre ne peut le laver.
Nous avons donc entendu aujourd'hui L'Apôtre Paul nous déclarer : " Frères, je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix."
Nous n'avons jamais parlé jusqu'à présent du mot "frères" que nous entendons au début de presque toues les épitres. mais aujourd'hui est venu le moments opportun d'en parler, notre thème étant l'unité de l'Église, la fraternité, la confrérie des chrétiens. Frère dans la famille signifie que deux personnes sont issus des mêmes parents par les liens indissolubles du sang.
Dans l'Église le mot frère signifie bien plus encore il a un caractère sacré
Cela signifie également que nous avons en commun le même Père comme nous le nommons dans notre prière "Notre père qui es aux cieux...". Notre mère à tous est l'Église dans le sein de laquelle nous nous sommes régénérés par le baptême.
Le mot frère est un grand titre pour nous chrétiens. Aucun autre titre ne nous honore ni ne nous unit davantage ni le mot Monsieur, ni le mot compagnon (en grec syndrofos). Mon-sieur (= mon s[e]i[gn]eur) dans le langage courant est un terme courtois. Mais il n'y a qu'un seul Seigneur, Jésus Christ qui a tous pouvoirs dans le Ciel et sur la terre.
Le mot compagnon est un terme qui indique qu'une idéologie nous unit en une masse impersonnelle, un groupe anonyme, pour un travail commun avec une responsabilité collective.
Donc nous chrétiens, en tant que frères, nous ne sommes pas unis par les liens de la chair et du sang mais par des liens sans rapport avec notre condition sociale, nos origines notre situation économique ou autre chose, ce qui nous unit c'est le sang du Christ qui a été versé pour chacun de nous, ainsi chacun de nous est le frère du Seigneur Jésus Christ. Nous sommes donc également frères entre nous.
c'est de cette façon que nous constituons l'Église et que nous célébrons la Divine Liturgie non pas en seigneurs ni compagnons mais en frères.
Et nous en arrivons maintenant à la suite de notre passage dans lequel l'Apôtre énonce les vertus que nous chrétiens devons pratiquer, qui servent l'Église, contribuent à l'unité et la paix. L'ensemble de ces vertus constitue en un mot l'Amour.
L'Apôtre nous dit en substance : Comportez-vous et vivez en toute humilité, ne cherchez jamais à obtenir les places et les dignités mettant à l'écart vos autres frères. Qu'aucun de vous ne méprise l'autre, mais qu'il les estime tous jusqu'au plus insignifiant des hommes. Qu'il les considère tous comme des enfants de Dieu car c'est pour le salut de toutes les âmes que le Christ a versé son sang.
Soyez calmes et pacifiques entre vous. En cas de nécessité, plaidez votre cause, pour rétablir la vérité
prenez la défense de ceux qui ont subi injustement des torts. Tenez de maîtriser ceux qui se laissent emporter par des paroles ou des actes indécents. Tout cela avec un esprit humble. faites preuve de patience et de tolérance envers ceux qui vous causent du tort, vous blâment ou vous calomnient. Faites en sorte qu’il y ait parmi vous l’unité du Saint Esprit. Soyez tous un et ayez une seule conviction : vous avez accepté l’appel de Dieu avec l’espérance du Royaume céleste et du salut.
Mes chers frères,
L’unité de l’Église a été donnée pas l’unité de Dieu trinitaire et nous avons l’obligation de la préserver.
Le Dieu très bon et ses inestimables dons la grâce du Saint Esprit et la foi éclairée en Christ, notre Sauveur conduisent à l’unité.
Ouvrons notre cœur à cet appel de Dieu et acceptons d’acquérir et de cultiver en nous ce don divin de l’unité afin de vivre dans la paix et l’amour dans cette présente vie, dans la gloire de Dieu et l’espérance d’une vie éternelle à venir.