dimanche 12 avril 2009

DIMANCHE DES RAMEAUX



Homélie de Père Panagiotis

Comme aujourd’hui, premier jour de la semaine Sainte, Dimanche de Rameaux, le Seigneur, assis sur un ânon vient sans cortège ni parade dans la ville sainte de Jérusalem pour fêter Pâques avec ses disciples.La nouvelle s’est répandue très vite partout que c’est lui, le jésus qui a fait tant et tant de miracles, et qui, peu de jours auparavant, avait ressuscité Lazare, port de puis trois jours. C’est alors qu’une foule de gens sans aucune préparation ni organisation et avec un grand enthousiasme sort pour aller à sa rencontre, l’accueillir et l’acclamer comme libérateur et Roi d’Israël, comme le Messie qu’ils attendaient depuis tant de siècles.

Jamais Jérusalem n’avait connu un tel accueil aussi nombreux et unique dans sa magnificence. Par les acclamations du peuple et les ovations des enfants, la ville  était ébranlée nous dit le Saint Évangéliste. Avec les branches de laurier dans leurs mains ils criaient très fort : « Glorifié soit Celui qui vient envoyé par Dieu, ce Roi désiré d’Israël. Que les anges du Ciel les très haut le glorifient ! »

Cependant parmi la multitude de gens du peuple, des dizaines d’entre eux demeuraient insensibles aux manifestations spontanées de la foule ; non seulement ils n’étaient pas contents, mais avec le poison de la jalousie dans leur cœur, ils œuvraient avec méthode pour la condamnation de jésus par le même peuple qui maintenant l’acclamait. C’est pourquoi le Christ n’éprouve pas d’enthousiasme. Il voit derrière la gloire d’aujourd’hui l’abandon de demain et il entend après le « Hosanna ! » le « Crucifie-le ! » à venir.

Les personnes qui jouent un rôle dans la scène de l’Evangile de ce jour sont : le peuple, les Pharisiens, les Apôtres, les enfants et le Seigneur Lui-même.

 

Le peuple, voyant dans la personne du Christ le Messie d’Israël qui va ressusciter la race des Hébreux et rétablir le Royaume de David, l’accueille en grandes pompes d’autant plus que la dernière nouvelle concernant la résurrection de Lazare leur donne plus d’espérance dans leur vision des choses. C’est ainsi en effet qu’ils voulaient le Messie, fort, thaumaturge, dominateur, capable d’écraser la tyrannie romaine. Ils avaient mal compris la nature du Christ et lorsqu’ils ont vu que le Christ n’était pas celui qu’ils croyaient, leur enthousiasme s’est changé en colère et en indignation.

 

 Les scribes et les pharisiens ne se réjouissent pas avec le peuple. Ils sont bouleversés, terrorisés et redoutent l’influence du Christ sur le peuple. Ils suivent eux aussi le Christ avec la foule, mais pour l’espionner, afin d’établir des plans, avec pour but de le faire mourir. Et en effet ils réussissent en peu de temps à changer cette  impétueuse rivière de l’enthousiasme du peuple en une folie catastrophique et en colère sans bornes contre Jésus.

Les scribes et les pharisiens se sentent blessés dans leur amour propre mais ils sont puissants. Avec leur démagogie ils jouent leur jeu dans le dos du peuple. Ils le manipulent avec opportunité, le fanatisent avec habileté et profitent de sa simplicité pour faire aboutir leurs plans.

 

Les Apôtres sont ahuris. Ils voient et ne comprennent pas. Ils se réjouissent avec le peuple mais au fond ils ne savent pas pourquoi ils se réjouissent ni pourquoi ils acclament. En tant qu’Hébreux, ils ont eux aussi la vision du Christ Messie. Ils remarquent cependant que le Christ ne répond pas aux acclamations du peuple, mais qu’Il rentre dans la ville humblement, silencieusement et simplement. Auparavant, le Christ leur avait parlé de sa Passion à venir. Maintenant ils vivent sa gloire et sa magnificence. Que se passe-t-il donc ? se demandent-ils.

Les enfants innocents dans leur simplicité enfantine montent  et descendent des arbres, courent, crient fort « Hosanna au Fils de David ! » Le Christ  reçoit avec bonté l’hymne des enfants car il est spontané, dépourvu de ruse, sincère. Et justement devant cet authentique amour enfantin Il se réjouit  se délasse.

 

Le Christ, quant à Lui, revient enfin dans la ville, docile, clément, et doux. Il ne se réjouit pas et ne se vante pas de cet accueil grandiose et spontané qui lui a réservé le peuple plein d’enthousiasme ; au contraire il en est peiné.

Il voit arriver devant Lui la Passion et la Croix. Il est peiné par le changement soudain du peuple qui va survenir dans quelques heures. Il voit également et pleure la destruction à venir de la Ville Sainte, son déshonneur et les meurtres qui adviendront en conséquence du comportement coupable d’Israël vis-à-vis de son Sauveur. Et aujourd’hui le Christ vient invisiblement assister à la Divine Liturgie que nous célébrons. Il vient encore pour se crucifier et ressusciter. Il vient pour renouveler le Mystère de sa philanthropie et de notre salut. Particulièrement ces jours de la Grande et Sainte Semaine, nous allons vivre sa marche vers sa Passion et sa Résurrection, avec les saints offices, l’hymnologie de recueillement et avec les lectures d’inspiration divine des Evangiles. Toutes ces choses nous préparent et nous incitent à accueillir nous aussi notre Roi et Sauveur Jésus Christ, avec foi, dévotion et sincère repentir.

 

Comme à cette époque-là il existe aujourd’hui aussi des gens qui ont une attitude positive ou négative face au Fils de Dieu, Notre Seigneur jésus Christ. Et aujourd’hui il y a le peuple, il y a « la foule » comme le dit l’Évangéliste Jean. Ce sont des gens de la routine, pour ainsi dire, qui sont chrétiens parce qu’ils se sont retrouvés ainsi. Ils n’approfondissent pas en conscience et avec une foi pure les divins Mystères. En ces jours Saints ils iront à l’église, ils suivront même l’ πιτάφιος, ils assisteront à l’office de la Résurrection, avec le cierge à la main et ils chanteront le « Christos anesti ».

En même temps cependant ils peuvent être prêts, sans aucune difficulté, à calomnier et blasphémer contre l’Eglise. Ils peuvent être prêts à se laisser entraîner par des antéchrists démagogues, et passer du « Hosanna ! » au « Crucifie-le ! », peu de jours après le « Christos anesti » et à dire «  Si je ne te vois pas je ne te crois pas » ou bien « Je ne crois que ce que je vois »

Scribes et pharisiens sont les ennemis de l’Eglise du Christ qui sont tenaillés par la haine en voyant les églises se remplir de fidèles parmi lesquels des jeunes. Ce sont des ennemis du Christ qui quotidiennement tentent, en utilisant des méthodes diaboliques, de détourner la foi du peuple, d’en opérer le changement, dans l’indifférence ou la haine envers son Eglise.

Mais ils ne réussiront pas, même si quelquefois, pour peu de temps, il semble qu’ils aient réussi. Ils seront aveuglés par la lumière de la Résurrection et seront écrasés par la croix du Christ.

Bien heureusement, dans la foule instable, il y a aussi les élus de Dieu. Les véritables et consciencieux chrétiens que nous pouvons distinguer avec les yeux de notre âme, ces jours saints, mais aussi au cours de toute leur vie terrestre.

Prenons garde nous aussi mes frères, chacun de nous séparément, de ne pas nous laisser entraîner.

Faisons en sorte que la Grande et Sainte Semaine et la Résurrection du Seigneur constituent une étape dans notre vie spirituelle et un nouveau départ pour une vie riche de morale et de spiritualité.

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TROPAIRE DE SAINTE CATHERINE



Tropaire (ton 5) :

Chantons l'illustre épouse du Christ, Catherine, la protectrice du Sinaï, celle qui est pour nous refuge et secours ; elle fit taire en effet avec le glaive de l'Esprit brillamment les sophismes des impies; désormais, en martyre couronnée, pour tous elle implore la grande miséricorde.

Απολυτίκιο της Αγίας Αικατερίνης
Την πανεύφημον νύμφην Χριστού υμνήσωμεν,
Αικατερίναν την Θείαν και πολιούχον Σινά,
την βοήθειαν ημών και αντίληψιν ότι
εφήμωσε λαμπρώς τους κομψούς
των ασεβών τού Πνεύματος τή μαχαίρα,
και νυν ως μάρτυς στεφθείσα,
αιτείται πάσι το μέγα έλεος.

Kondakion (ton 2) :

En ce jour, amis des martyrs, formez un ch¦ur divin pour glorifier la très-sage Catherine; sur le stade elle a prêché le Christ, en effet, et foulé aux pieds le serpent, elle qui méprisa le savoir des rhéteurs.

+++

De tes vertus, comme rayons de soleil, tu as éclairé les philosophes incroyants. Comme pleine lune pour qui s'avance de nuit, tu dissipas les ténèbres de l'absence de Foi. La souveraine crut en Dieu grâce à toi, et tu confondis le tyran. Bienheureuse Catherine, comme épouse choisie, avec amour tu as rejoins, dans la chambre des Cieux, le Christ, ton époux resplendissant de beauté, et tu as reçu la couronne royale de Sa main. Puisqu'en Sa présence avec les Anges tu te tiens, intercède auprès de Lui pour les fidèles célébrant ta mémoire sacrée.

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